L’ikat, cette technique depuis longtemps utilisée dans le monde, est encore pratiquée aujourd’hui.

On le trouvait en Asie, de la Turquie au Japon, aux Îles Philippines, en Papouasie et en Mélanésie sous forme plus rudimentaire. Connue en Arabie, en Afrique du Nord, en Afrique Occidentale, dans de nombreuses régions d’Amérique centrale et d'Amérique Latine, du Mexique jusqu‘en Argentine. Au XIIIème siècle, les arabes colonisateurs de Mallorca (Baléares Espagne) fabriquaient l’ikat (lenguas) et c’est peut-être à partir de cette île que la technique s’est répandue dans toute l’Europe. Connue en Espagne, France, Italie, Suisse, Allemagne, Scandinavie et même Angleterre.
Mais il est aussi possible que chaque culture, comme la culture indonésienne, l’ait découverte de façon autonome.

 

 

L’ikat est une technique de teinture « en réserve ». Saja ikat veut dire attacher, lier. L’ikat diffère des autres techniques « en réserve » par cette caractéristique essentielle que le tissu n’est pas teint. Les fils de la trame et de la chaîne sont teints avant le tissage, ensemble ou séparément.

 

 

 


Les attaches en fibre de feuilles de palmes

Pour ce travail, on installe tous les fils de la trame côte à côte sur un cadre de la dimension de la pièce à exécuter. Les fils sont répartis en paquets de six, de huit ou même de dix, selon le motif que l’on envisage d’exécuter

 


Opération de trempage

Les mettant ainsi « en réserve », on se sert des fibres des feuilles de palme gebando (ou autres matières similaires) imperméables à la teinture, pour attacher ensemble les paquets de fils, qui sont ensuite teints.

On répète l’opération autant de fois qu'il y a de couleurs différentes. Une fois les paquets de fils défaits, on les fixe sur le métier à tisser.

 

Les ikats à la chaîne sont généralement en coton, plus rarement en soie. Les ikats à trame de coton ou de soie sont moins fréquents,

 

 

Les doubles ikat (dont la trame et la chaîne sont teintées) sont eux, exceptionnels. On trouve des doubles ikat en coton à Bali dans le village de montagne de Tengganan Pageringsingan (orang asli) originaire du lieu. A java et au Japon, a Saitam et Nagoji. On tisse des ikats en soie en Inde dans l’état du Gujarat et sur l’île japonaise d’Oshima


 
     

Il semble que l’ikat à chaîne en coton soit parmi les plus anciens parmi ces types de tissages. L’ikat est le tissu le plus populaire sur de nombreuses îles d’Indonésie.

Le fil en blanc de la trame est monté sur un cadre de la taille de ikat à réaliser.

Les fils sont attachés, les mettant ainsi « en réserve »pour la couleur blanche.

 

Puis le premier bain en rouge est réalisé.

Le rouge est lié et certaines réserves sont découvertes.

Par trempage dans le bain de bleu, on obtient par superposition un brun.


On défait tous les liens et l'on obtient ainsi le décor voulu.

 

Puis tout les fils sont montés sur le métier à tisser, la chaine n'est pas visible.