L’art du Batik, consiste à créer des motifs, sur les tissus à l’aide de cire, pour protéger les surfaces qui ne seront pas imprégnées par la teinture.

Deux découvertes ont permis le perfectionnement de la technique du travail en « réserve » : l'emploi des pâtes (pâte amidon de riz) et de matières fluides (cire abeille, résine) et deuxièmement l’emploi d’un outil javanais, le « canting », déjà utilisé à Java pendant la période de Majapanite (1294-1520).

Le canting se compose de deux parties : un réceptacle et un manche. Le réceptacle en feuille de cuivre mince, permet de maintenir la cire à bonne température. Celle-ci s’écoule sur le tissus par un bec verseur mesurant 1 mm de diamètre. Il peut y avoir de 1 à 7 becs verseurs sur un canting.


Travail au canting
 


Artiste utilisant un canting

Le réceptacle est fixé sur une poignée (de bambou, roseau, bois) qui permet de saisir le canting remplie de cire liquide, chauffée en permanence sur un feu dans un récipient à une température de 80° à 90°.

L’artiste dessine, avec le canting à main levée, sans appui, en évitant que le bec du canting ne touche le tissu. L’outil doit être le plus léger possible, tout en maintenant une température constante.

 

Le batik de cire peut être réalisé sur coton ou soie.

Une fois préparé, le coton est brièvement trempé dans l'eau froide et immergé ensuite dans le bain de teinture. On répète le processus autant de fois qu'il est nécessaire, pour obtenir le ton de la couleur voulue. L'opération est répétée autant de fois qu'il y a de couleurs.

 

On retire la cire


On estime qu'il faut de quinze à trente jours pour réaliser un Kain ou un Sarong de 2.5 m de long par 1 m de large à la cire et au canting.

Il faut ajouter vingt à trente jours de préparation de tissus : lavage, blanchissage, battage, et imprégnation par des huiles diverses. Il est prêt pour être enduit de cire et teint. Pour finir, le tissus est trempé dans l’eau bouillante pour retirer la cire. Il est ensuite, trempé dans plusieurs bains pour fixer les couleurs.

Le processus tout entier exige donc une cinquantaine de jours. Pour des motifs très complexes, cela peut aller jusqu'à plusieurs mois.

 

Certaines teintures naturelles nécessitent de nombreuses immersions. Dans le nord de Sumatra, un à deux ans pour teindre à l’indigo (bleu). A Bali, six ans pour les teintures rouges. Sur l’île de Flores, jusqu’à douze ans pour certaines couleurs. Si le batik a été transmis à l’Indonésie par la Chine, le batik javanais constitue une amélioration très nette d'un point de vue et technique et artistique.

 

Le batik javanais, tel que nous le connaissons, est dessiné à main levée à l’aide du canting. C'est une création du génie autochtone javanais.